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Si la formule célèbre d’Horace, non omnis moriar, affirme que l’auteur survit dans ses textes, cette résistance au temps fut aussi une monnaie d’échange dont les poètes usèrent, jusqu’à Malherbe au moins, pour offrir aux puissants de les évoquer dans des œuvres non moins impérissables, et asseoir ainsi leur prédominance symbolique. Mais les poètes crurent-ils en leur propre discours ? Lamartine comme Queneau n’ont-ils pas ironisé sur le contraste entre ces orgueilleuses promesses de survie et la mort programmée des langues ? En revenant aux exemples antiques d’Horace ou Ovide, et en s’appuyant sur les travaux de l’anthropologue Alfred Gell, on propose de résoudre cette tension en montrant que la revendication de persistance s’est toujours combinée à la prise en compte d’une inéluctable altération des œuvres et des mémoires.