Le projet vise à développer un modèle d'occupation du territoire valable pour l'ensemble du cycle annuel. Il s'agit, en particulier, de vérifier si les grottes et abris-sous-roche de l'arc jurassien étaient plutôt occupés pendant la mauvaise saison. Dans les années 1980, deux grandes stations de plein air, Neuchâtel-Monruz et Hauterive-Champréveyres, ont profondément renouvelé les connaissances sur les conditions de vie des populations magdaléniennes à la fin de la dernière glaciation. Les indicateurs de saison déduits à partir des témoins fauniques désignent ces sites comme des lieux habités de manière répétée, à la belle saison uniquement. Ces gisements sont interprétés comme résultant d'une succession d'installations établies à la suite d'épisodes de chasse au cheval. Selon le modèle de circulation proposé, les groupes faisaient peu de réserves de nourriture carnée et déplaçaient régulièrement leurs camps résidentiels sur les sites d'abattage du gros gibier. Il s'agit de vérifier l'hypothèse de travail qui voudrait que, durant la mauvaise saison, le gros gibier était amené au campement, et non l'inverse, parce que les habitations étaient plus lourdes ou installées dans les grottes et abris-sous-roche. C'est avec cet objectif que les sites magdaléniens des cantons de Soleure et Bâle-Campagne sont réexaminés pour trouver des indices de saison d'occupation et préciser les activités qui y ont été menées. En approfondissant la question de la saison d'occupation des sites et des activités, le projet s'attache à relier les stations de plein air à celles sous abri et à explorer la nature des liens qui ont pu exister entre eux. Il permettra d'aborder de manière plus fondée que par le passé la question de la mobilité des groupes humains et la variabilité fonctionnelle des sites au Paléolithique récent.